Le rapport de force
Au sein de FO, nous avons l’habitude de dire que nos positions et revendications ont d’autant plus de poids que nous sommes nombreux à les porter et à les défendre. C’est ainsi que s’établit le rapport de force entre le syndicat et la Direction.
Lors de négociations, la Direction regarde le poids électoral de son interlocuteur afin de savoir s’il est en capacité de mobiliser de nombreux salariés.
Les élections professionnelles sont donc importantes.
Depuis la loi de 2008 qui reprend la « position commune » signée le 10 avril 2008 par la CFDT, la CGT, le MEDEF et la CGPME, les critères de représentativité sont modifiés en introduisant parmi eux l’audience de chaque organisation syndicale mesurée sur la base des élections professionnelles. Le seuil de représentativité est fixé à 10 % des voix dans les entreprises, à 8% au niveau de la branche professionnelle.
Au cause de ces syndicats, si un syndicat fait un score inférieur à 10% dans l’entreprise et quand bien même il représente des salariés, ce syndicat n’aura pas de place au CSE et n’aura pas le droit de négocier. Avant ce petit arrangement entre amis, FO, la CGT, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC avaient une présomption irréfragable de représentativité.
Le vote des salariés est donc primordial et l’abstention affaiblit le poids des syndicats.
Les entreprises tentent d’installer dans la tête des salariés que le syndicalisme est désuet puisque, dorénavant, elles prônent la « co-construction » avec les salariés.
La « co-construction » avait déjà fait l’objet d’un édito, « L’Art de manager à la Matmut », en septembre 2022.
Si la consultation des salariés est toujours légitime, les salariés ne sont pas protégés comme peut l’être un représentant. Le lien de subordination existe avec l’employeur. Le représentant du personnel possède la formation, le recul pour analyser les situations et surtout, lorsqu’il prend sa casquette de délégué syndical, le lien de subordination n’existe plus : l’employeur et le délégué syndical sont au même niveau.
L’exemple récent à la Matmut nous a permis de voir cette limite de la co-construction où, en réalité, il n’y en avait de co-construction que le nom. Le projet de réorganisation des PGIS était déjà décidé par la Direction. FO a pu montrer ce qu’est le rapport de force et a assigné la Direction. Un salarié l’aurait-il fait ? Non. C’est le rôle des syndicats. C’est bien par l’action syndicale, et uniquement syndicale, que les revendications des salariés des PGIS ont abouti et que l’on arrive à contrer les politiques socialement régressives de la Direction.
Il n’y a pas de fatalisme, il ne faut pas croire que l’employeur peut tout passer en force et imposer ses décisions sans tenir compte de l’avis des salariés.
L’employeur essaie de maintenir sa domination sur les salariés par la peur en faisant croire que celui qui refusera de se plier à ses directives sera soit licencié, soit mis au placard. Cependant, si la contestation est structurée par le syndicat en organisant la grève, pensez-vous réellement que l’employeur licenciera tout un service ? Non évidemment…
Par son rôle de contrepoids, l’organisation des travailleurs au sein d’un syndicat libre et indépendant a permis, historiquement, des conquêtes sociales majeures.
Face aux politiques imposées de moins-disant et de régression sociale, c’est bien grâce aux syndicats que la casse sociale n’a pas lieu.
Comme hier, aujourd’hui encore, FO Matmut lutte et résiste à la pression de la Direction qui remet en cause les acquis difficilement obtenus. Il ne faut pas oublier que lors d’une réunion de négociation, la DRH Matmut a indiqué à FO que « les acquis sociaux n’existent plus ». Je vous rassure, notre DRH confond rêve et réalité.
Pour continuer ce rapport de force et permettre à FO Matmut de continuer son rôle de contre pouvoir, votre voix est importante aux prochaines élections.
Vous l’aurez remarqué, FO Matmut est le seul syndicat qui n’est pas dans l’accompagnement de la Direction, qui n’entre pas dans le jeu de la « cogestion » avec la Direction qui intègrent les autres syndicats dans des rouages décisionnels, remettant ainsi en cause l’indépendance syndicale envers l’employeur.
FO Matmut est un syndicat travaillant pour vous et uniquement pour vous.
Pour continuer à améliorer vos conditions de travail et obtenir de nouveaux acquis sociaux, nous avons besoin de vos voix pour avoir plus de poids et confirmer notre force syndicale.