Définitions des principaux facteurs de risques psychosociaux du travail
Le ministère du Travail, des relations sociales et de la famille a donné une définition des risques psychosociaux « les risques professionnels d’origine et de nature variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont, par conséquent, un impact sur le bon fonctionnement des entreprises.
La charge de travail
La charge de travail réfère à la quantité de travail à accomplir, aux exigences intellectuelles requises et aux contraintes de temps à respecter dans la réalisation du travail. Elle comporte une dimension subjective: la charge de travail ressentie est aussi importante que la charge de travail demandée. Elle doit être abordée de façon globale en tenant compte de la complexité du travail réel, des demandes formelles et informelles qui sont faites aux travailleurs et travailleuses, des ressources et des outils mis à la disposition pour réaliser le travail, du temps disponible et des imprévus que l’on ne peut pas toujours prévoir et qui ont un impact sur la charge de travail.
L’autonomie décisionnelle
L’autonomie décisionnelle fait référence à la possibilité d’exercer un certain contrôle sur le travail à réaliser et la possibilité d’utiliser ou de développer ses habiletés. Un milieu de travail où l’autonomie décisionnelle est élevée, se reflète par :
- La possibilité et l’encouragement à utiliser sa créativité, à faire preuve d’initiative et à développer ses compétences pour réaliser de nouvelles tâches.
- Une marge de manœuvre pour prendre des décisions de manière autonome, pour choisir ses méthodes de travail et contrôler le rythme de travail.
- La participation du personnel aux décisions organisationnelles qui les concernent.
- L’implication du personnel avant, pendant et après les changements organisationnels. L’autonomie décisionnelle renvoie donc à la fois à la notion de contrôle, c’est-à-dire à la liberté de pouvoir décider comment faire son travail et d’influencer la façon dont les choses se passent dans le milieu, et à la notion d’accomplissement de soi, en référence à la possibilité d’utiliser sa créativité et d’apprendre des choses nouvelles*.*
La reconnaissance au travail
La reconnaissance au travail fait référence aux différentes façons de reconnaître les efforts et les réalisations, qu’il s’agisse de rémunération, d’estime, de respect, d’équité, de sécurité d’emploi, ou encore, de perspective de promotion. La reconnaissance doit porter sur le travail (le faire) et non pas sur la personne (l’être). Les pratiques de reconnaissance doivent être authentiques pour que les personnes envers qui elles sont destinées en ressentent les effets positifs.
Le soutien social du supérieur et des collègues
Le soutien social du supérieur immédiat ou de la supérieure immédiate se traduit par des pratiques de gestion qui favorisent l’écoute, l’ouverture aux opinions et la disponibilité du supérieur pour les salariés. Cet indicateur fait référence à la capacité du supérieur immédiat ou de la supérieure immédiate à soutenir les personnes employées, de même que le degré de dignité, de politesse et de respect avec lequel elles sont traitées. Le soutien social des collègues fait référence à l’esprit d’équipe, au degré de cohésion dans le groupe, de même qu’à l’assistance et à la collaboration de la part des collègues dans l’accomplissement des tâches.
Le stress
Le stress professionnel se caractérise par un déséquilibre entre les contraintes imposées par son activité professionnelle (temps réduit, conflits avec la hiérarchie ou les collègues, surcharge de travail…) et les ressources dont une personne dispose pour travailler dans un tel environnement. Et ceci est tout à fait subjectif puisque ces deux caractéristiques sont mesurées selon la perception de cette personne. Il y a deux sortes de stress :
- le stress aigu : la personne doit affronter un stress ponctuel
- le stress chronique : la personne fait face à des situations de stress à répétition voire même qui s’accumulent. Les facteurs de stress au travail sont jugés d’autant plus « toxiques » s’ils s’inscrivent dans la durée et sont subis par le travailleur. L’accumulation de stress dits « antagonistes » est également source de maladies chez les salariés. C’est le principe exposé par le « job strain » de Karasek quand on exige du travailleur une forte productivité mais qu’il n’a qu’une faible marge de manœuvre ou encore dans le modèle Siegrist qui combine une forte exigence de productivité à de faibles bénéfices retirés de ce travail.
Épuisement professionnel (« burnout »)
L’épuisement professionnel est ce que l’on peut appeler le niveau supérieur d’une situation de stress prolongée. En effet, ce « burnout » est fréquemment la conséquence d’un investissement personnel et affectif important dans son activité professionnelle. L’épuisement professionnel peut se manifester de la manière suivante : désintérêt pour le contenu de son travail, épuisement physique, mental, émotionnel ou encore dépréciation de ses propres résultats.